L’histoire exacte de la Franc-Maçonnerie n’est pas (encore) entièrement connue.
On peut toutefois, sans se tromper, supposer que l’esprit de la Renaissance constituait un terrain favorable à la rencontre et au développement de plusieurs courants de pensée:
En même temps, les différentes branches du Christianisme se faisaient une guerre sans merci en Europe.
Ce « brassin » se décanta en loges spéculatives de Francs-Maçons analogues aux loges opératives de maçons du métier: artisans du bâtiment et architectes.
Ils regroupaient des gens de milieux professionnels différents, d’origines et de religions diverses, qui s’assemblaient pour rêver et favoriser l’avènement d’un monde meilleur. De la sorte la
Franc-Maçonnerie essayait d’être « The Center of the Union ».
Nonobstant que déjà au début du 17ème siècle une Grande Loge existait en Écosse, l'année 1717 est toutefois une date importante dans l'organisation de la Franc-Maçonnerie. Quelques loges
londoniennes s 'unirent cette année-là en une Grande Loge.
De cette origine et peu de temps par après, la Franc-Maçonnerie prend pied sur le continent et connaît son premier essor, tout comme dans nos régions.
Peu après la Franc-Maçonnerie s’établit sur le continent et connaît un premier développement, également dans nos contrées.
Jusqu'au milieu du XXe siècle, l'histoire de la franc-maçonnerie fut exclue du champ de l'histoire universitaire classique.
Elle s'est longtemps heurtée, notamment en France, au fait qu'elle était un enjeu de pouvoir entre les adversaires et les partisans de la franc-maçonnerie. Ces deux camps opposés parvenaient parfois, bien qu'avec des objectifs opposés, à des conclusions identiques mais erronées.
On en trouve un bon exemple à la fin du XIXe siècle dans la légende alors communément admise selon laquelle la franc-maçonnerie aurait organisé en sous-main la Révolution
française.
Bien qu'elle ne propose pas à proprement parler une doctrine qui serait cachée aux non-initiés, la franc-maçonnerie est parfois considérée comme ésotérique dans sa pratique, dont certains aspects
ne sont généralement pas révélés au public.
Plusieurs raisons ont été invoquées pour expliquer ces « secrets » :
Toutefois, les rituels maçonniques et les signes de reconnaissance ayant été publiés depuis longtemps, certains considèrent qu'il n'y aurait plus aucun secret à découvrir en franc-maçonnerie en
dehors de ceux que constituent, selon les adeptes, la « magie du vécu » et l'élaboration lente d'une compréhension intime du processus initiatique maçonnique, incommunicables par nature à qui ne
les a jamais expérimentées.
La franc-maçonnerie se présente donc aujourd'hui plus souvent comme une société « discrète » que comme une société « secrète ». Chaque maçon est libre de se dévoiler mais ne peut dévoiler un
autre maçon vivant.
La manière exacte dont les loges « spéculatives » (c’est-à-dire philosophiques) se sont séparées des loges « opératives » (de métier) reste mal connue et demeure un sujet de recherche et de débats entre les spécialistes.
L'hypothèse, dite « théorie de la transition », selon laquelle les loges opératives anglaises se seraient progressivement transformées en loges spéculatives au cours du XVIIe siècle en Angleterre, n'est plus aujourd'hui soutenue par les historiens.
Il semblerait qu'en Écosse, à l'époque en guerre contre l'Angleterre, les loges de type opératif organisées selon les statuts Shaw aient admis en leur sein quelques personnages n'appartenant pas au métier. Ils y faisaient figure de membres honoraires et n'assistaient presque jamais aux réunions.
Un peu plus tard, dans la seconde moitié du XVIIe siècle, de nombreux aristocrates écossais fréquentent, parmi d'autres clubs, des loges maçonniques dans lesquelles les maçons de métier sont rares.
À la même époque en Angleterre, il n'existait déjà plus aucune organisation de maçons opératifs.
Le lien entre les deux types de maçonnerie pourrait donc avoir été établi par l'intermédiaire des sociétés amicales, jointe à l'influence d'aristocrates écossais jacobites puis d'intellectuels
tels que Robert Moray, Elias Ashmole ou James Anderson, initiés dans des loges d'origine écossaise mais exerçant leur activité en Angleterre.
En 1736, en France, le chevalier de Ramsay rattache la franc-maçonnerie aux Croisés. D'autres, un peu plus tard, transformeront cette référence en une référence symbolique au Saint-Empire romain
germanique, ou à l'Ordre du Temple (en Allemagne, en Angleterre et en France).
En 1750, le premier grade initiatique templier attesté apparaît dans des loges de Poitiers et Quimper, sous le nom de Sublime Chevalier Elu. Il s'inscrit dans la famille des grades de vengeance,
dit aussi d'Elu (Elu des IX et Elu des XV, voir l'article REAA), qui révèlent au frère initié qu'Hiram a été vengé par les autres maîtres du chantier du Temple de Salomon.
Dans la légende des cahiers de Quimper et de Poitiers, de Molay est associé à Hiram, sa mort étant aussi injuste que celle de l'architecte de Salomon. Les templiers ayant survécu au massacre se
seraient réfugiés dans les montagnes d'Écosse, et se seraient cachés sous les insignes de la Franc-maçonnerie. C'est la première version connue d'une association entre Templiers et
francs-maçons.
Le plus ancien écrit connu d'une telle survivance est un manuscrit rosicrucien de 1760 trouvé à Strasbourg, intitulé Deuxième Section, de la Maçonnerie parmi les Chrétiens. Deuxième Section, qui
relie Templiers, Rose-Croix et Francs-Maçons dans une tradition immémoriale d'une société secrète, hermétiste et occultiste.
Ce texte complète la retraite templière en Écosse où Beaujeu, neveu de Jacques de Molay, aurait restitué l'Ordre du Temple. Les Grands Maîtres secrets, Supérieurs Inconnus, se seraient succédé
depuis ce temps-là. Un autre manuscrit, hongrois, les associe en 1761 aux Argonautes.
En 1780, le baron Adolf von Knigge rejoint le mouvement Illuminati (Bavière). Franc-maçon depuis 1773, il réorganise l'ordre des illumaten en trois classes :
1. Première classe – Pépinière :
2. Cahier préparatoire
3. Noviciat
4. Minerval
5. Illuminé Mineur
6. Deuxième classe – Franc-maçonnerie :
7. Apprenti
8. Compagnon
9. Maître
10. Illuminé majeur ou Novice écossais
11. Illuminé dirigeant ou Chevalier écossais
12. Troisième classe – Mystères :
13. Petits Mystères - Prêtre
14. Petits Mystères - Régent ou Prince
15. Grands Mystères - Mage
16. Grands Mystères - Roi
Pour ceux qui, de nos jours encore, restent persuadés que l'ordre des Illuminés de Bavière a survécu et qui déclarent être leurs adversaires, le mouvement « Illuminati » est synonyme de «Nouvel
Ordre mondial». Ils s’appuient largement sur les thèses conspirationnistes d'auteurs de l'époque :
Les Mémoires pour servir à l'histoire du Jacobinisme de l'abbé Barruel soutiennent une théorie du complot selon laquelle les Illuminés de Bavière, groupe fondé le 1er mai 1776 par Adam Weishaupt, ont infiltré la franc-maçonnerie et d'autres sociétés, afin de renverser les pouvoirs en place, aussi bien politiques que religieux, pour asservir l'humanité.
Cette thèse, qui veut que la Révolution française résulte d'un complot fomenté par les philosophes athées, les nouveaux templiers, les rosicruciens, les francs-maçons, et certains protestants contre l'Église et la royauté, sous l'influence des illuminés, a connu une postérité considérable dans les milieux contre-révolutionnaires.
D'autant plus qu'à la même époque, une thèse similaire avait été proposée par l'Écossais John Robison, qui suggérait que la Révolution Française avait été suscitée par l'action secrète de la franc-maçonnerie et de ses comparses.
Augustin Barruel déclare avoir été lui-même reçu en loge.